Le flux en production a beaucoup d’importance…c’est le pain et le beurre des ingénieurs industriels. Si on veut bien contrôler un « plancher de production » on doit commencer par maîtriser la cadence de production. En d’autres mots, on doit se doter d’une cadence et de la respecter.
Le flux en développement de produits est plus subtile. Le développement de produits comporte plus de zones grises que les opérations « courantes » d’une usine. Néanmoins si une organisation possède quelques produits « propriétaires » la connaissance du flux est utile.
Si vous œuvrez dans une organisation qui développe des produits vous savez très bien que les « demandes » viennent de partout. Quand on dit partout…c’est du marketing, des vendeurs, des opérations, des clients (directement,) du service à la clientèle…et aussi (malheureusement!) de la direction.
Dans une entreprise moindrement organisée vous documentez ces demandes et les placez à la file indienne (first come first served!). Par contre ça devient vite ingérable…qui a priorité sur les demandes et comment s’en sortir? Ou si vous préférez comment s’assurer qu’on continue à développer de nouveaux PRODUITS et pas juste de nouvelles COMPOSANTES! (Je reviendrai à ce dernier point dans un autre carnet)
La clé en développement de produits est de maitriser le cycle des projets. En d’autres mots la « standardisation » des types de projets. OUI, vous avez bien lu…je parle de standardisation…c’est rare!
La standardisation des types de projets en développement de produits devrait vous mener à 3 catégories de projets soit:
-Le type 1: Petits projets requis rapidement (habituellement des projets d’ordre opérationnel, changements mineurs n’affectant pas la certification ou la qualification des produits)
-Le type 2: Projets de moyennes envergures généralement exécutés pour supporter les produits en services, régler des problèmes de sécurité, améliorer les opérations (qualité, coûts, etc.) ou améliorer les produits (petites améliorations / évolutions)
-Le type 3: Projets de grandes envergures visant à introduire de nouveaux produits ou une nouvelle technologie.
Les catégories se distinguent par deux éléments propres au projet à réaliser soit l’ampleur du projet (en heures-personnes et en $$) et les risques associés à la réalisation du projet.
Les projets de nouveaux produits (type 3) sont des projets où il y a présence de deux types de risques:
-Les risques liés au projet
-Les risques liés au marché
Les risques liés au projet augmentent selon l’ampleur et la complexité du projet à réaliser tandis que les risques reliés au marché diminuent avec la connaissance des besoins clients et le caractère distinctif de notre produits.
Revenons à la standardisation. L’objectif des trois catégories de projets est de pouvoir standardiser la réalisation de ces projets selon leur ampleur et le délai d’exécution. Ainsi les projets de types 1 ont toujours la même physionomie. Quand on y pense, changer une pièce dans un assemblage ou trouver une composante de remplacement pour une pièce obsolète ça se réalise pas mal de la même façon (Étapes de réalisation semblables et délais semblables).
Idem pour les projets de types 2. Des améliorations ou des évolutions à des produits existants passent généralement par les mêmes étapes de réalisation. Comme discuté récemment avec un client œuvrant dans les accessoires de vélos, ajouter une couleur à un modèle de casque ou modifier sensiblement la forme d’une pédale…c’est la même charge de travail.
Seule exception, les projets de types 3 qui sont plus complexes.
Selon leur catégorie, les projets du même type seront réalisés selon un échéancier standard. Cette pratique permet d’optimiser l’affectation des ressources et le balancement du portfolio même s’il faut convenir que parfois ça rend la réalisation de certains projets moins efficace. Par contre, ça optimise la performance du système (du processus de développement au complet)…et ainsi améliore les performances de l’entreprise.
Si vous ne savez plus où donner de la tête avec votre « backlog » de projets…pensez donc à standardiser! En plus de mieux contrôler le « output » de votre organisation vous serrez en mesure déterminer la maturité de votre organisation en terme de stratégie de produits…en d’autres mots, si vous vous rendez compte que vous passez le plus grande partie de votre temps sur des projets de types 1 (peu risqués et rapides)…peut-être que vous ne travaillez pas assez sur le futur de votre entreprise!
Pensez-y!
Patrick Sirois
psirois@triode.ca
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